
Pour beaucoup de Québécois, "Léveillée - Gagnon" sera leur premier introduction au Jazz. Sans avoir de chiffre de vente exacte, il est fort à parier que "Léveillée - Gagnon" est l'album Jazz le plus connu au Québec.
L'année de sa sortie, nous somme en 1965, au tout début de la vague Yé-yé. Les chansonniers ont encore la cote. La radio de Radio-Canada diffuse chaque semaine en direct de l'Ermitage, une émission nommé "Jazz en liberté". L'étiquette de disque Colombia est sur le point de faire paraître un étonnant album instrumental du comédien jouant Cloclo dans l'émission pour enfant Domino. Un certain Claude Léveillée.
Il s'agissait de son sixième album en carrière (si on exclu les disques pour enfant). C'est une des rares fois où Léveillée a fait un enregistrement Jazz. Il a frappé tout un coup de circuit. Pour l'occasion il s'était entouré des meilleurs Jazzmen québécois de l'époque. On retrouve une impressionnante brochette de musiciens dont plusieurs ayant eux une carrière solo: Nick Ayoub, Yvan Landry, Roger Simard.



Fait intéressant, il existe plusieurs similitudes entre "Léveillée - Gagnon" 1965 et l'album "1 voix 2 pianos" 1967. On dirait presque une suite dans le cas de "1 voix 2 pianos".
Premièrement, les deux sont parut sur l'étiquette Colombia. Deuxièmement, dans les deux cas, Léveillée fit appel à André Gagnon comme deuxième piano et aux arrangements.
Troisièmement, les deux ensembles sont des septets accompagné d'une voix a capella. À chaque fois les septets était composé de: 2 pianos, 1 vibraphone, 1 saxophone, 1 accordéon, 1 contrebasse, 1 batterie. Donc un son plutôt faible en cuivre. Peut-être est-ce la raison de la sonorité souvent classique ?

Remarquez par contre la composition différente de "1 voix 2 pianos". Outre Léveillée et André Gagnon, seul Yvan Landry et Nicole Perrier seront présent au deux enregistrements. Lee Gagnon remplacera Nick Ayoub au saxophone. Buddy Hampton remplacera Roger Simard à la batterie. Remarquez également qu'un seul contrebassiste (Frank Vogel) avait fait tout les enregistrements sur "1 voix 2 pianos" contrairement au deux utilisé pour "Léveillée - Gagnon".

Prenons Douze II. La version de 1964 avait été étrangement joué en duo batterie/piano. Le résultat est très percussif. Pour la version de 1965, le vibraphone récupèrera beaucoup des notes de la batterie et la pièce s'adoucira.
Douze II (version film)
Douze II (version album)

"Baie des sables" est de loin ma préférée. Elle met vraiment en valeur le saxophoniste Nick Ayoub et la voix de Nicole Perrier.




"Rupture I" sonne vraiment comme une balade piano mélancolique qui doit plus au classique qu'au Jazz. Quand "Rupture II" enchaîne par contre, on est vraiment plus dans le même registre. La batterie et le saxophone viennent tout changer, sans parler du solo de contrebasse.
"Source" est une pièce entraînante qui vous fera tapper du pied.
Léveillée était maître dans l'art de vous foutre l'angoisse lorsque vous écoutiez sa musique. "Carousel" est un bon exemple de ce genre de pièce avec son thème répétitif et mélancolique.
La jazzthèque a réussi à dénicher une superbe copie scellé pour vous, cher lecteurs. Je m'excuse d'avance auprès des puristes, il s'agit par contre de la version stéréo.
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Le 13 Novembre 2012 l'étiquette Audiogram a réédité l'album en version remasterisé. Je ne crois pas être le seul amateurs de Jazz québécois à dire: Bravo et enfin !
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muchas gracias
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